Tourisme généalogique en Moselle

A la recherche de leurs racines, les généalogistes peuvent passer aujourd’hui des heures et des heures devant leurs écrans d’ordinateur ou en salle de lecture. Pourtant, de plus en plus n’hésitent pas à faire des centaines voire des milliers de kilomètres pour fouler la terre de leurs ancêtres. Le tourisme généalogique est désormais en plein essor. Dans cet article, je vous donne quelques pistes pour préparer votre voyage généalogique en Moselle (ou ailleurs 😉 )

Le tourisme généalogique

Pourquoi faire un voyage généalogique ?

Il y a beaucoup de raisons de vouloir faire un voyage généalogique. Voici les principales qui me viennent à l’esprit :

  • Retrouver les traces de ses ancêtres et récupérer de nouvelles informations utiles pour ses recherches,
  • Rencontrer des personnes ayant des connaissances sur la famille ou l’histoire locale, rencontrer des cousins éloignés ou membres de la famille que l’on n’a jamais vu,
  • S’immerger dans les lieux de vie de ses ancêtres,
  • Mieux comprendre le contexte social, géographique, historique et culturel de nos aïeux,
  • Rendre hommage à ses ancêtres ou collatéraux, retrouver et fleurir leur tombe, visiter un mémorial…

Préparer son voyage généalogique

D’expérience, il est utile de bien préparer son voyage généalogique en avance pour profiter pleinement de ce qu’il peut nous apporter. A chacun de choisir le format et le sujet : circuit thématique, étude d’une branche particulière…

Pour cela, la tenue d’un journal de recherche peut être un vrai plus. Pour ma part, j’ai créé dans mon tableau de suivi (dans Notion), une colonne « Type de recherche » dans laquelle j’ai une catégorie spécifique pour les visites et voyages. Ainsi, je peux facilement retrouver, en plus des documents que je dois rechercher en salles d’archives, tous les lieux que je dois aller visiter (par exemple ici, je devais aller au cimetière pour localiser la tombe de mon AAGP).

Capture d’écran de mon journal de suivi de recherches dans lequel apparaît les lieux à visiter (tableau réalisé sous Notion.so)

Une petite remarque, issue de mon expérience personnelle : toute le famille n’est peut-être pas fan de généalogie et de journées entières à déambuler dans les cimetières (surtout les enfants). Aussi, faut-il prévoir quelques moments qui permettent de convenir à tous 😉 !

Pendant le voyage

Un voyage généalogique peut prendre différentes formes et s’adaptera en fonction de ses besoins ou envies : visites de villages, de maisons, musées, randonnées, rencontre d’historiens, visite auprès de cousins éloignés, consultation de documents en salles d’archives…

Un peu comme tous les voyages, il est important de profiter de chaque instant, surtout s’il a lieu très loin de chez soi. Pour tirer pleinement profit des visites et pouvoir ré-exploiter les informations recueillies, voici une liste non exhaustive de matériels utiles :

  • Un appareil photo (chargé !) et tout autre appareil pour filmer ou enregistrer des audios dans le cadre d’interviews,
  • Un carnet pour prendre des notes (voire faire des croquis, des dessins…),
  • Son journal / carnet de recherche,
  • Son arbre généalogique et tout document qui seront utiles pour retrouver facilement des dates, des lieux ou des noms comme des textes, des photos d’époque… (documents papiers ou arbre en ligne ou sur une application).

Quelques idées pour retrouver les traces de ses ancêtres

Visiter les cimetières

Voilà une habitude de généalogiste qui surprendra les non-initiés ! En effet, les cimetières font partie des sources les plus utiles pour retrouver la trace d’ancêtres ou de collatéraux. Ce peut être aussi le moyen de pouvoir nettoyer et fleurir la tombe de ses aïeux, où bien de renouveler une concession échue.

Pour les communes rurales, il peut être intéressant d’arpenter toutes les allées du cimetière car il est toujours possible de tomber sur des tombes avec des patronymes ou des personnes connues. C’est ce que je fais généralement. Je prends en photo et je note toutes les informations qui me sont utiles pour retrouver notamment les années ou dates de décès pour des périodes non couvertes par les tables décennales en ligne (jusqu’en 1952 en Moselle) et par la base des décès de l’INSEE qui ne débute qu’en 1971 (en encore, il y a beaucoup de lacunes dans les années 70).

Pour les communes plus grandes, la déambulation dans toutes les allées d’un cimetière peut s’avérer très long. Dans ce cas, plusieurs solutions peuvent faciliter la recherche d’une tombe :

  • vérifier s’il n’existe pas un plan des concessions du cimetière sur internet (c’est par exemple le cas du cimetière de Luttange où sont enterrés mes arrières-grands-parents et un arrière-grand-oncle),
  • contacter directement le service en charge de la gestion du cimetière à la mairie (c’est par exemple ce que j’ai fait pour retrouver la tombe de Jean HOURTE, un oncle de mon arrière-grand-père, enterré à Thionville),
  • vérifier sur Geneanet en recherchant si la sépulture a été photographiée dans le cadre du projet « Sauvons nos tombes« .
Tombe de Marie Anne PISTER, épouse de Hubert WALENTIN, décédée le 4 mai 1881. A l’époque, je ne savais pas où était décédé Hubert WALENTIN. A la lecture du monument, j’ai remarqué qu’il n’était pas enterré avec son épouse (photo prise en juin 2011).

Vous pouvez lire le témoignage d’Olympe qui nous explique dans son article qu’elle a créé un journal de route, qui retrace les lieux d’habitation de sa famille maternelle “Sur les traces de mes ancêtres – en Seine-et-Marne”. Elle témoigne également de la recherche de la tombe du père de sa mamie.

Retrouver et visiter une maison ancestrale

Les recherches généalogiques peuvent nous permettre de retrouver très précisément les maisons et lieux de vie de nos ancêtres. Pour cela, le cadastre est LA source à utiliser à partir du début du 19ème siècle. A ce propos, je vous invite à lire ou relire ces articles rédigés dans le cadre de ce #ChallengeAZ : Foncier et propriété : (1) le cadastre napoléonien et Hypothèques, cadastre et Livre foncier (2).

Pour ma part, je me suis rendu plusieurs fois dans le village de Schell (commune de Volstroff), pour retrouver les maisons de mes ancêtres. J’ai même pu un jour entrer dans la maison natale de mon arrière-grand-mère, Céline NEISSE, un peu par hasard. Malheureusement, je n’avais pas d’appareil photo ce jour là (vous comprendrez pourquoi j’ai placé l’appareil photo en premier dans la liste au-dessus !). Mais quoi qu’il en soit, quelle émotion de pouvoir entrer dans cette maison aujourd’hui inhabitée, qui est restée « dans son jus », comme si le temps s’était figé.

Détail des portes d’entrée de deux maisons ancestrales situées à Schell (commune de Volstroff). A droite, le linteau de la porte porte la date de 1732 avec les initiales CD et MM, pour Charles DANY et Marie MAIRE (photos personnelles).

Fouler les terres de ses ancêtres, visiter les lieux où ils ont vécu

Je suis persuadé que le voyage généalogique doit se faire en prenant son temps, quitte à le « perdre » en déambulant sur les chemins, dans les rues ou sur les lieux où ont vécu nos ancêtres. Quoi de mieux que de préparer une randonnée sur les terres ancestrales à contempler les paysages ? Quelle émotion en pénétrant dans une vieille église où des générations et des générations d’ancêtres ont été baptisés, se sont mariés et ont été accompagnés pour leur enterrement…

https://pbs.twimg.com/media/D8poAebXsAIoUuP?format=jpg&name=4096x4096
Le village de Lüe (commune de Hayes). J’ai été touché en marchant sur ce chemin qu’a pu emprunté Catherine VALENTIN, mon ancêtre pour qui j’ai une certaine tendresse (Collection personnelle).

Comprendre le passé au travers des sites et des musées

Le tourisme de mémoire en Moselle

Le comité du tourisme de la Moselle (MOSL-tourisme) a développé une offre touristique autour du tourisme de mémoire.

On y retrouve la liste de la plupart des sites de la ligne Maginot ouverts aux visiteurs, les nécropoles et cimetières militaires, ainsi que les musées comme le musée de la Moselle en 1939-45 à Hagondange (AS.CO.ME.MO) ou bien le musée de la guerre de 1870 et de l’annexion situé à Gravelotte.

Extrait de la brochure édité par le comité du tourisme de la Moselle sur le tourisme de mémoire.

Le mémorial d’Alsace-Moselle à Schirmeck

Même s’il n’est pas situé en Moselle, le mémorial d’Alsace-Momselle à Schirmeck est l’un des musées qu’il faut visiter pour bien comprendre l’histoire si particulière de l’Alsace-Lorraine de 1870 à 1945. Il permet une véritable immersion dans le quotidien au travers des différentes reconstitutions. Peut-être ressentirez-vous les émotions qu’ont vécu nos aïeux dans la ligne Maginot ou dans le salle d’attente de la gare, avant d’être évacués. Vous pourrez lire le témoignage de Sandrine qui en a très bien parlé dans ses différents articles : M comme Mémorial d’Alsace-Moselle et S comme Sentiers de la mémoire.

Évacuation de l’Alsace-Moselle – Photo Claude TRUONG-NGOC

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4 commentaires sur “Tourisme généalogique en Moselle”

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